Je vous propose un aperçu de mon premier roman ; Une histoire fictive, mais qui épouse parfaitement l'actualité avec la guerre que se livrent les hommes pour mettre la main sur de nouvelles richesses devenues indispensables au développement.
Cliquez sur chacun des libellés de la colonne de gauche pour vous faire une idée de ce roman à travers quelques extraits. Si vous êtes intéressé, merci de me joindre par le formulaire de contact ci-dessous.
samedi 25 janvier 2025
Chapitre 14
Ce matin-là, aux Rocheaux, les moins
matinaux furent tirés de leur sommeil par le son des cloches. Quand elles
sonnent l’Angélus pour appeler les paroissiens à réciter la prière, on ne prête
même plus l’oreille tant ce rite fait partie de la vie du village, car on a
conservé ici, comme dans beaucoup d’autres communes de la région, cette coutume
d’une autre époque qu’avait immortalisée sur la toile Jean-François Millet. Mais ce matin les Rocheausiens ne reconnurent
pas cette volée si caractéristique qui encourage la population à ce moment de
recueillement et comprirent vite que le bedeau avait tiré la corde du glas,
cette cloche dont on ne fait résonner l’airain que pour annoncer un décès ou
alors pour accompagner des funérailles. Et là, chacun de demander à son
voisin :
—Vous savez qui est mort ?
—Non, mais c’est peut-être l’Émile ! Il
était bien mal ces derniers temps ! Ça sera une délivrance pour sa
fille !
—Pour sûr ! Elle aura eu bien du mérite la
Gisèle ; tout le monde n’en aurait pas fait autant pour son père !
—S’il avait moins picolé, il aurait pu vivre
encore quelques années !
Le doute, avec les inévitables questions que chacun se
posait, ne dura qu’un court instant, le temps que le bedeau sorte de l’église
et entre aux Brimbelles. Le bar venait tout juste d’ouvrir et les premiers
clients étaient, eux aussi, déjà en train d’enterrer le pauvre Émile.
— Tenez-vous bien ! dit-il suffisamment fort pour être
entendu de tous. Vous allez tomber de votre chaise quand je vous dirai pour qui
j’ai tiré la grosse cloche ce matin. Eh bien, c’est pour le François que
je l’ai tirée !
—Quel François ? questionna immédiatement Maurice.
—François Durupt ! répondit le bedeau.
—Ce n’est pas possible ! Qu’est-ce qu’il lui
est arrivé au François ?
—C’est l’abbé Dimey qui m’a téléphoné tôt ce
matin pour m’avertir. J’ai cru comprendre qu’il avait été appelé dans la nuit par
Hélène pour lui administrer les derniers sacrements. Il se serait suicidé avec
des médicaments. Il ne m’en a pas dit plus.
—C’est incroyable ! Dirent-ils tous en
chœur.
—On voyait bien qu’il allait mal depuis qu’il y a
eu ce satané projet de lithium ! dit l’un d’entre eux.
—De là à vouloir se suicider ! dit un autre.
—Le maire aura sa mort sur la conscience ! ajouta
un troisième.
—Parce que tu crois qu’il a une conscience ?
répliqua Maurice.
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